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C’est
dans la Critique de l’École des femmes que
Molière nous donne , par la bouche de Dorante, son opinion sur les règles de théâtre. « Ce ne sont là, dit il,
que quelques observations que le bon sens a faites sur ce qui peut ter le plaisir que l’on prend à ces sortes de poèmes …
Le même bon sens qui les a faites autrefois les fait aisément tous les jours, sans le secours d’Horace et d’Aristote. »
Pour lui , comme pour Racine , la grande règle , c’est de plaire. Mais
à qui faut –il plaire ? À deux sortes de spectateurs , dont Molière se réclame à la fois : le parterre et la
cour. Une comédie qui fait rire tout ensemble la cour et la parterre a «
attrapé son but ». Molière défend le parterre contre les marquis turlupins , et la cour contre Lysidas et Trissotin.
Ceux dont il répudie et récuse le jugement sont les pédants, les prudes ,
les précieux les gens à la mode que nous appellerions aujourd’hui les snobs , bref tous ceux qui, au lieu de « se laisser aller aux choses qui les prennent
par les entrailles », cherchent « des raisons pour s’empêcher d’avoir du plaisir (I) ». Molière
a défini lui-même le genre de comédie qu’il a pratique jusque dans ses farces en apparence les plus excentriques : « Lors que vous peignez des hommes , il faut peindre d’après nature.
On veut que ces portraits ressemblent , et vous n’avez rien fait , si vous n’y faites reconnaître les gens
de votre siècle … C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens (2). » Dégagée d’une
comparaison un peu injuste et trop personnelle avec la tragédie, cette définition est excellente.
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