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Molière
observateur de son temps et de l’homme. – Quels sont
les personnages que Molière a fait agir dans ces pièces si largement construites ? Molière lui-même nous dit qu’il
peint d’après nature ; on l’avait surnommé le Contemplateur. En effet, la première qualité de Molière, c’est
que tout en grossissant et an poussant parfois jusqu’à la caricature les traits que lui a fournis le réel, il donne
l’impression ges que et de l'ère
est resté immuable .se très avant ements à l'ples. notre curiosité. de
la vérité. Là est un des mystères de son génie. On ne saurait être à la fois si naturel et si théâtral. Les moindres de ses
personnages sont vivant ; un valet qui apporte une lettre comme Dubois dans le Misanthrope , ou le pauvre de Don Juan
, ou l’apothicaire du Malade imaginaire, ou M. Loyal dans Tartuffe , n’ont pas en leur genre moins de relief que
les premiers rôle. Ce don de vie intense, Molière le possède au même degré que Shakespeare. – Quand Molière étudie à
fond un travers ou un vice, il se préoccupe avant tout de placer l’individu, en qui il incarne ce vice, dans le milieu
social le plus propre à l’expliquer, à le faire ressortir, et à nous suggérer des réflexions morales. Voilà pourquoi
la plupart des grandes comédien de Molière ont pour cadre général l’intérieur
d’une famille bourgeois .En effet, qu’un vieux garçon thésaurise et meure de faim sur une paillasse bourrée
d’écus, ou qu’il se croie grand seigneur et se ruine par vanité, ou qu’il se drogue du matin au soir et
vive entre son médecin et sin apothicaire, qu’est-ce que cela peut nous faire ? ou, du moins, quelles conséquences
ces travers et ces vices ont-ils pour la société ? De même, une vieille
fille comme Bélise ouvrirait son salon à tous les Trissotins du jour, et, pour l’amour du grec , embrasserait tous les
Vadius de Paris , que nous importe ? Mais Harpagon, M. Jourdain,Argan , sont pères de famille : en satisfaisant leur folie, ils font le malheur de ceux qui les entourent. Mais Philamine est épouse
et mère : son ridicule la rend égoïste et aveugle ; Chrysale en souffre , Henriette est menacée , Armande est déjà
sacrifiée. On conçoit toute l’intensité que prend un travers ainsi placé ; il provoque des résistances et des réactions ;
il détermine d’autres travers ou vices contradictoires , la prodigalité, l’étourdie,l’impertinenceenriette est menacée , Armande est déjà sacrifiée.ns du jour, et, pout l' , la
faiblesse , la vulgarité…C’est la vie.
Molière ne se contente pas de situer les caractères ;
il les compose d’éléments assez nombreux pour que, en eux-mêmes , ils aient la complexité de la nature et restent parfois
énigmatique comme elle. Voyez cet Harpagon, ce vieux ladre , qui refuse le nécessaire à ses enfants , et qui va, la nuit ,
dérober l’avoine de ses chevaux : il veut se remarier. Au premier abord, c’est chose absurde et contradictoire. Non ; c’est une lubie qui ferra ressortir davantage son avarice ,
car cette amour disproportionné n’a pas plus que ses devoirs de père ,
le moindre effet sur sa passion réelle. Voyez Alceste, l’homme vertueux et intraitable, enragé contre les vices du temps ;
qui aime-t-il ? Célimène, la coquette. Et comment expliquer qu’étant si franc et si semble, il soit en même temps
ridicule ? – Et Tartuffe ! qu’est-il au juste ? dans quelle mesure est-ce un dévot criminellement
sincère , qui interprète en faveur de ses passions les préceptes mêmes de la religion, ou un hypocrite qui se pare faussement
de croyances respectables ? Bien fin qui le dira jamais . Et bien vain qui croit débrouiller le mystère. Tartuffe est
un mélange singulier de fanatisme et d’imposture, comme Alceste de vertu et d’orgueil , comme Philamine de stoïcisme
admirable et de sotte vanité féminine, etc . C’est la vie .
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