Aussi,
dès 1643, Jean Baptiste réclame-t-il à son père ce qui lui revenait dans la succession maternelle (630 livres) et passait-il
un contract avec les Béjard et quelques-uns de leurs amis pour fonder l’Illustre
Théâtre. Les Béjart étaient alors quatre: Joseph, Louis( le boiteux, qui continua à jouer, dans la troupe de Molière,
à Paris, les rôles de valets; c’est pourquoi Harpagone apelle La Flèche: ce chien
de boiteux!), Madeleine, Geneviève; une autre fille, Armande, devait naiître en 1645. C’est au moment où il
fonde l’Illustre Théâtre, que Jean Baptiste Poquelin prend le no, de Molière.
Pendant les années 1643
et 1644, la nouvelle troupe essaye en vain de se créer un public. On la voit successivement établie au jeu de paume des Métayers,
près de la porte de Nestles( angle des rues de Seine et Mazarine) ; d’où elle est chassée par l’Université
qui prend possession des terrains où l’on doit édifier le collège Mazarin (palais de l’Institut); - puis, au Marais,
au jeu de paume de la Croix-Noire , près du port Saint-Paul (quai des Célestins);- enfin, peut-être , de nouveau
sur la rive gauche, au jeu de paume de la Croix-Blanche ( carrefour de Buci). Nulle part,
l’Illustre Théâtre ne reussit. Les dettes accumulées amenèrent des saisies, puis l’incarcération de Molière
au Chàtelet. C’est alors que la troupe se décida à partir pour la province, à la fin de 1645.